Les colons marocains des tomates protestent pour leur retour au Sahara
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Des colons venus du Maroc cultivent des quantités lucratives de tomates et de melons dans les plantations du Roi du Maroc à Dakhla, au Sahara Occidental occupé. Face à d’incessantes interruptions d'emplois, ces travailleurs manifestent actuellement à Casablanca. Pour tuer d’autres manifestations dans l'œuf, les autorités leur ont promis le retour de leur emploi.
Publié 07 novembre 2011


À quelques dizaines de kilomètres de Dakhla se trouve le Domaine royal de Tiniguir, les plantations du Roi du Maroc sur la terre qu’il occupe illégalement. Ici, les travailleurs marocains sont employés pour cultiver la terre, excluant la population sahraouie locale. Pour attirer la main-d'œuvre du Maroc, des petites maisons ont été construites dans la propriété de la compagnie royale.

Depuis août 2010, de petits groupes d’ouvriers agricoles ont été continuellement virés et expulsés de leurs maisons de Tiniguir. Une manifestation solidaire sur la plantation s’est soldée par le licenciement de 40 autres personnes. Depuis lors, les travailleurs se sont réunis en un syndicat qui a commencé un sit-in devant l'Administration Générale des Propriétés Agricoles à Casablanca le 3 novembre 2011. Le wali de Dakhla leur a promis qu’ils retrouverait leur emploi s'ils arrêtaient immédiatement leur manifestation et se présentaient pour travailler à la wilaya, affirme le journal marocain Lakome.

Une photo sur les pages Web de Lakome montre les manifestants - sous le drapeau marocain.

Et là réside la plus grande controverse : les travailleurs des plantations du Roi sont des colons marocains. L’engagement agricole est une partie de la stratégie du Maroc, pour coloniser les régions du sud du Sahara Occidental. La propagande officielle marocaine catégorise les activités agricoles de développement des provinces du Sud. Néanmoins ce « développement » est réalisé sans la participation du peuple Sahraoui, et ne lui apporte rien en retour.

Certains des plus grands producteurs actifs dans la zone contestée sont les entreprises françaises Azura et Idyl, dont les produits sont disponibles partout en Europe. Ces deux sociétés emploient à elles seules jusqu'à 10.000 personnes pour l'industrie de la tomate dans la région de Dakhla. La plupart des employés sont d'origine marocaine. En raison de la controverse, les chaînes de produits frais de Scandinavie ont refusé d'acheter les tomates de Dakhla.

Pour tenter de diminuer la dépendance à la pêche dans la région, Tiniguir a été lancé comme un projet pilote en 1989 sur les instructions du roi Hassan II vieillissant. Son succès a attiré de nombreux investisseurs dans la région de Dakhla, qui compte aujourd’hui au moins 11 sites de plantation.


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